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Par acte passé devant maître Cattet, notaire à Solesmes, la brasserie coopérative ouvrière est fondée en 1911 et présidée par Arsène Risbourg puis Ovide Sabatier ; elle se construit sur un terrain route de Briastre, face à la chapelle Gourdin. On peut encore en voir aujourd’hui les bâtiments transformés en appartements, mais on reconnaît encore l’usage primitif du site.
Cette brasserie fonctionnera la première fois le 1er septembre 1912, chacun des 74 sociétaires du départ s’engageant « à se fournir d’au moins cinq hectolitres par an sous peine de payer 2 francs d’amende par hectolitre non fourni ».
Elle cessera ses activités en 1915 avant de les reprendre en mars 1919 après de gros travaux de réparation.
Mais la situation financière reste délicate et un projet de fusion avec les Coopérateurs de la Grande Brasserie se fait jour il sera entériné le 12 juillet 1930 et la brasserie fonctionnera jusqu’en 1939.
La Grande brasserie coopérative de Solesmes s’installe en réalité à Saint-Python dans des locaux bien adaptés pour l’époque, pouvant connaître une expansion.
C’est ce que verra l’Union des coopérateurs qui rachètera les locaux en 1950 pour en faire une brasserie moderne.
L’eau était puisée dans le sol par deux ouvrages réalisés sur le site de la brasserie dont un, à très grande profondeur, fournit une eau très rare dans la région car particulièrement pauvre en calcaire.
Le site se modernise et la chaîne de production permet une cadence de remplissage de 10 000 bouteilles à l’heure vendues sous les marques Sambre Pils ou Sambre Export.
Des brasseries de Bavière confiaient leur bière venues par camions-citerne réfrigérés à la brasserie de Solesmes pour l’embouteillage.
Un dépliant de l’époque vantait «la qualité des productions qui, malgré une concurrence acharnée, permet d’envisager l’avenir avec confiance et sérénité et de perpétuer la tradition coopérative brassicole ».
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En 1972, Pierre-André Dubois, qui était alors directeur de la brasserie Coopérative de Solesmes et conseiller technique de celle de Sin-le-Noble, a pris la direction des trois brasseries pour appliquer un plan de rationalisation et de spécialisation des unités de production. Ce groupe des « brasseries coop » a atteint une production de prés de 200 000 hectolitres, bière et boissons gazeuses confondues. Mais, le mouvement coopératif qui paraissait si puissant était un géant aux pieds d’argile. « Dans les années soixante s’est opérée une révolution dans le domaine du commerce de détail. Disposant de gros capitaux, ce qu’on appelle la grande distribution va déstructurer, laminer les formes du commerce traditionnel, explique Pierre-André Dubois. Le mouvement coopératif n’a pas su trouver les formules pour s’adapter au processus de transformation de la distribution. »
Le mouvement va disparaître en une décennie. Les brasseries de Solesmes et de Denain seront rachetées, en 1984, par l’ancien P.D.G. de Pelforth, Jacques Francis Bonduel (J.F.B )qui a formé une nouvelle société « Brasserie de Solesmes S.A. » ; laquelle n’a pas résisté longtemps.
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Aujourd’hui, la brasserie est devenue un garage
source: Voix du Nord du 02/08/2013 et du 23/08/2013